[ Ma Partie à Moi ]
2021
Installation, découlant de mon mémoire “J’ai joué aux Sims, Journal de l’autoreprésentation” .
Cette “partie à moi” est un projet où la narration vestimentaire - entre installation numérique et installation tangible- est une trajectoire vers le Soi. J’ai cherché à métisser ma pratique entre photogrammétrie, simulation 3D, anoblissement et travail textile, patronage et travail de l’argile pour interroger le rôle du vêtement comme dépositaire de l’identité d’une personne sans en produire de nouveaux.
Cette installation-jeu vidéo est une relecture, une revisite du moment précurseur de ce projet, ma partie de Sims. Ce n’est plus un extrait d’un jeu préexistant, c’est “Ma partie a moi” qui ne vient plus reposer sur le graphisme, l’univers des sims mais le mien . Une installation-jeu vidéo qui vous présente une partie déjà jouée ou je suis à la fois joueuse, spectatrice, avatar, et manipulatrice.
Ma chambre présente virtuellement et en céramique à échelle miniature devient le territoire de jeu où évolue mon avatar qui cherche des vêtements-sculpture pour s’habiller et ainsi devenir Angèle plus fort, ou Angèle plus forte. L’avatar au gré de ses trouvailles évolue, s’enrichit, il explore différentes formes conditionnées par ce qu’il porte. Finalement il est complet et la partie peut se rejouer, une nouvelle fois. Une simulation en boucle ou l’avatar s’habille continuellement,
L’installaption est composé de 4 écrans qui sont quatre points de vue sur la scène et d’une projection sur une chambre de grei blanc. Pour ce jeu de simulation, j’ai voulu ne pas seulement me contenter des écrans, mais venir investir l’espace et questionner le rapport que l’on entretient avec ce virtuel en me nourrissant de la lecture d’Adolpho Bioy Casares, L’Invention de Morel pour proposer une «réalité perpétuelle de ma fantaisie » vestimentaire.
Bioy Casares interroge, par le conte fantastique, l’image humaine à l’époque de sa reproductibilité technique. Est ce que les repro- ductions participent au réel, est ce que ces reproductions ont des âmes. Que représente t’elle pour l’original ? Il interroge les premisses d’une hyper matérialité du numerique qui maintenant est partout, et qui se traduit dans cette installation par des aller retour entre virtuel et matériel, et 3D et argile autant dans l’installation que dans la réalisation des divers objets que j’ai utilisés. L’argile devient à la fois matière que l’on enregistre et surface de projection pour donner le volume et la matérialité à la réplication.
Je me positionne comme une designeuse mode d’autre materialité que le textile, vagabondant entre les matières qui ne couvrent plus le corps mais qui font corps.